Engagement contractuel et méthode agile - les retours d'Alfred Almendra & Adrien Desportes

Romain

Romain, Chargé d'affaires 31 octobre 2018

Toujours sur notre lignée Blend Web Mix, voici un retour plus complet sur la conférence proposée par Alfred Almendra & Adrien Desportes "Prendre un engagement contractuel tout en étant agile".

A l’heure où les méthodes en cycle court prônent la flexibilité au détriment des méthodes plus traditionnelles de cycle en V ou “en cascade”, une grande partie des entreprises ne savent pas toujours comment bien contractualiser leur prestation sur ces pratiques qui se démocratisent. Alfred Almendra, consultant indépendant en management agile de l’innovation et Adrien Desportes, co-fondateur de Rtone nous ont partagé leur retour d’expérience et donné les clés pour mieux couvrir ses engagements de moyens ou de résultats.

Une alternative aux contrats forfaits ou régis

Une alternative est possible aux contrats forfaits ou régis : les “forfaits valeurs”. L'enjeu est de s’engager sur une tangible de la valeur ajoutée globale et sur les objectifs du projet au lieu de s’attarder sur des “virgules contractuelles”. Comme le dit la devise "Expliquer oui, convaincre non". Ces nouveaux contrats sont basés sur un alignement des intérêts, et doivent être bien expliqués au client et l’équipe projet pour être acceptés.

Des outils pour prioriser les tâches

Il existe des outils d’aide à la priorisation - comme la matrice valeur/effort. Cette matrice est à construire ensemble, avec le client. Le support peut être visuel et construit à l’aide de post-it, par exemple. La matrice se structure de la manière suivante :

- Un axe vertical correspondant à la valeur ajoutée des fonctionnalités. Le client priorise une liste de fonctionnalités, de la plus importante en valeur ajoutée vers la moins importante.

- Un axe horizontal sur lequel l’équipe projet déplace les tickets priorisés par le client en fonction de la complexité de réalisation à mener.

L’objectif de cet outil visuel est de faciliter la priorisation des tâches de l’équipe en observant l'importance et la complexité de chaque fonctionnalité pour le client. Cette étape est à mettre en place à la genèse d’un projet, avant une construction plus élaborée du périmètre fonctionnel ou du backlog produit.

Quelques exemples de contrats agiles

1. Le contrat Money for Nothing and Your Change for Free

L’objectif est d’apporter une provision supplémentaire au budget qui sera utilisée ou non selon les besoins du projet. Cette enveloppe est adaptée aux entreprises qui n’ont pas de contraintes délais importantes. Lorsqu’un budget est consommé, on s’arrête. S'il n’est pas consommé, on continue tout en donnant la possibilité de récupérer les fonds. L’avantage premier est de permettre au client de piocher dans cette enveloppe en cas de besoin ou de miser sur une autre tâche (planifiée en amont mais non comprise dans les priorités).

2. Le contrat 50 % - 50 %

Le périmètre fonctionnel est figé à la signature du contrat, aligné sur un budget global. Il y a un engagement contractuel avec une notion de variation possible. Si le projet est livré à date, le client est facturé au prix fixé intialement. S’il y a un retard, le client et le prestataire se partagent 50% des pertes. Au contraire, si le projet est fini en avance, le budget non consommé est partagé à 50 %. Ce type de contrat est basé sur la confiance et stimule la motivation de l’équipe.

3. Le contrat agile Stop ou encore

Ce contrat convient particulièrement aux méthodes agiles. Le coût est mensuel quels que soient les livrables et les heures effectuées. Il donne la possibilité au client d’arrêter à tout moment à une période définie au préalable (chaque mois, par exemple). Selon le livrable, il donne au client le choix de continuer ou non. L’objectif est d’attendre d’avoir un livrable précis pour se décider (basé sur une estimation du périmètre en amont). Un conseil : demander un acompte de 70% ou 30% selon les projets.